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L’économie sociale pour développer les communautés

By 15 octobre 2014No Comments

Des stratégies qui ont fait leurs preuves!

Voilà quelques mois que nous vous présentons des communautés, qui, par l’engagement et la volonté de leurs citoyens, ont réussi à surmonter des enjeux locaux de haute importance allant de la décroissance de la population jusqu’à la perte de services de proximité. L’heure est maintenant au bilan : voici quatre apprentissages à retenir de ces initiatives collectives.

À Saint-Camille, Racine, Saint-Venant-de-Paquette et Saint-Étienne-de-Bolton, c’est la population locale qui voit à trouver des réponses aux problèmes qu’elle rencontre, de façon à s’offrir la qualité de vie qu’elle convoite. Les citoyens se sont engagés à répondre à leurs besoins en créant des entreprises d’économie sociale qui conjuguent rentabilité sociale et efficacité économique. À travers l’entrepreneuriat collectif, ils ont réussi à mettre en place une structure pour prendre en charge leur développement et encadrer la participation citoyenne. Ces communautés ont dynamisé leur milieu et ont surmonté des enjeux importants. De leurs histoires respectives, nous avons dégagé quatre stratégies efficaces.

  1. Impliquez et soutenez les citoyens

Pour qu’une solution recueille suffisamment d’adhésion et qu’elle ait les retombées escomptées, elle doit répondre à un besoin central non comblé et exprimé par une majorité de la population concernée.

Il est donc important d’offrir à la population des occasions d’échange sur l’état de la communauté et ainsi faire appel à l’intelligence collective. À Racine, depuis plusieurs années, les idées viennent des citoyens. « On a créé des espaces de réflexion, des moments où les gens échangent et nous soumettent des idées de projets sur lesquels ils aimeraient que leur conseil d’administration travaille », raconte Gaston Michaud, président de la Coopérative de développement de Racine, se rappelant les discussions qui avaient lieu lors de l’assemblée générale annuelle de la caisse locale, avant la création de la Coopérative de développement.

Connaître les citoyens permet aussi d’impliquer les gens selon leurs intérêts, leurs talents et leurs aptitudes.

  1. Trouvez l’équilibre entre le social et l’économique

L’économie sociale est un outil qui, certes, contribue au développement des milieux. Cela dit, il faut savoir l’utiliser. Une des clés de réussite pour assurer le succès des entreprises d’économie sociale, c’est de créer et maintenir un équilibre entre la rentabilité sociale des projets, soit la satisfaction des besoins, et l’efficacité de leur fonction économique. Il s’agit d’avoir des stratégies adéquates, de s’adapter au milieu et de modifier vos façons de faire si le contexte l’exige, le tout, sans jamais perdre de vue la raison d’être de l’organisation. Il faut assurer une cohésion entre tous les aspects de l’entreprise : sociaux, financiers, opérationnels, etc.

À Saint-Venant, la rentabilité de l’organisme est une préoccupation centrale. « On fonctionne par projet : la maison de l’arbre, le sentier poétique et le musée. On analyse tout ce qu’on fait et on identifie ce qui est rentable et ce qui ne l’est pas. Tous les bénéfices vont au fonctionnement », explique Sylvie Cholette, directrice générale des Amis du Patrimoine.

  1. Dotez-vous d’un lieu de rassemblement

Vous le constatez : entreprendre de tels projets demande beaucoup de cohésion, de discussions et d’engagement. En ce sens, les quatre communautés que nous avons rencontrées nous ont toutes mentionné l’importance d’avoir un lieu central, un endroit où prendre des décisions démocratiques et où les citoyens peuvent échanger, réfléchir, célébrer leurs bons coups et trouver des solutions aux embûches qu’ils rencontrent. La force de l’entrepreneuriat collectif réside dans sa vie associative. Ce sont les membres de la communauté « entreprenante » qui voient à satisfaire les intérêts qu’ils partagent et à réaliser la mission qui les unit. Avoir un lieu de rassemblement permet de stimuler l’imagination des acteurs impliqués dans le projet et de les mobiliser. Il est aussi possible d’y organiser des activités de toutes sortes et d’y passer du bon temps. Il ne faut pas négliger l’importance du plaisir que de telles initiatives peuvent susciter. À Saint-Étienne, les citoyens ont littéralement créé leur lieu de rencontre. Ils se sont réunis sur une période d’environ un an et ensemble, ils ont eu l’idée de développer un centre multiservice au cœur du village. La Coopérative du Grand-Bois est venue répondre à leur désir de retrouver leurs services dans un lieu convivial favorisant les rencontres.

  1. Sachez vous entourer

Pour de tels projets, il est souvent profitable de s’entourer d’alliés et de partenaires expérimentés. Que ce soit en s’alliant à des organismes, à des mouvements sociaux déjà présents dans la communauté ou en faisant appel aux organismes de développement économique, les communautés ont tout à gagner à avoir des partenaires qui les soutiennent pour créer les conditions d’un développement durable et optimal.

À Saint-Camille, le projet collectif du Rang 13 a nécessité la mobilisation de près d’une vingtaine de partenaires, dont la caisse locale, le Centre local de développement (CLD), la Coopérative de développement régional (CDR) de l’Estrie et la Corporation de développement de Saint-Camille.

Est-ce que ça vous tente?

Ces quatre stratégies sont essentielles. La force d’une population qui a de la volonté, c’est difficile à égaler. Avant de démarrer un projet d’envergure, demandez-vous si vous le voulez vraiment. Si tel est le cas, le reste viendra. L’économie sociale est à votre portée. Bon succès!