Communiqué de presse
Tournée régionale du Chantier de l’économie sociale en Estrie –
Vers le Sommet de l’économie sociale 2025
Sherbrooke, le 5 juin 2024 – En vue du Sommet provincial de l’économie sociale au printemps 2025, les forces vives estriennes de l’économie sociale, du développement socioéconomique, des institutions publiques et des représentant.e.s du monde municipal se sont réunis pour prendre connaissance de constats et recommandations préliminaires qui émergent d’une consultation auprès d’entreprises collectives de la région.
En effet, au cours des derniers mois, ce sont près d’une centaine d’entreprises et de partenaires qui ont participé à nourrir la démarche menée par le Pôle d’entrepreneuriat collectif de l’Estrie. Cette démarche a permis de documenter des innovations d’économie sociale, ainsi que les leviers, défis et changements souhaités par les entreprises collectives participantes. Ces constats et recommandations seront intégrés, au cours des prochains mois, aux réflexions avec l’ensemble des régions du Québec récoltées par le Chantier de l’économie sociale dans sa tournée des régions, puis canalisés vers le Sommet de l’économie sociale en mai 2025. L’intention est de les concrétiser en réels engagements et actions tangibles pour le développement des communautés par le modèle de l’économie sociale.
L’équipe du Pôle a cherché des réponses innovantes à des enjeux de société importants, puis a sélectionné les initiatives qui étaient les plus porteuses, présentant un grand potentiel de réplicabilité en termes d’alliances ou de modèles. Ces entreprises collectives inspirantes s’articulent autour de grands thèmes d’actualité : la santé, les systèmes alimentaires territoriaux, l’habitation ainsi que la transition socio-écologique.
Constats et recommandations
Les constats et recommandations émergeant de la consultation concernent entre autres l’appropriation du modèle d’économie sociale par une diversité d’acteurs publics et privés, l’accès aux programmes de soutien, les processus d’appel d’offres et les orientations des politiques publiques. Certaines des recommandations touchent les partenariats stratégiques avec les institutions de recherche et d’enseignement.
Reconnaissance des innovations sociales et compréhension du modèle collectif
Depuis plus de cent ans, les communautés mettent en place des entreprises collectives, coopératives ou à but non lucratif, pour répondre à des besoins non comblés et apporter des solutions à leurs enjeux. Elles s’adaptent aux contextes changeants et créent de nouveaux modèles. « Dans toutes les régions, nous voyons de nouvelles initiatives collectives émerger des communautés en réponse à une diversité de problématiques vécues, expose Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale. Les entreprises collectives sont non seulement capables de répondre aux grands enjeux sociétaux, mais elles le font en étant bien ancrée dans leur milieu, efficacement et le plus souvent en générant un ensemble de retombées positives pour la collectivité. Elles représentent des partenaires privilégiés pour relever les défis actuels. »
Malgré le fait que l’économie sociale ait fait ses preuves, comme le démontrent certains grands réseaux comme les CPE et les entreprises d’aide à domicile faisant désormais partie de notre paysage québécois, les constats indiquent que les entreprises collectives rencontrent généralement le défi du manque de compréhension de leur modèle d’affaires et de leur structure, ce qui complexifie parfois leur quotidien et limite leurs opportunités. Elles témoignent souvent de la difficulté à “entrer dans les cases”.
Des pratiques différentiées pour des alliances stratégiques pour de plus grandes retombées
Travailler autrement avec les entreprises collectives est une clé de succès pour multiplier les retombées sociales, économiques et environnementales de ces entreprises.
« Pour les entreprises collectives, ce ne sont pas les profits qui sont maximisés, mais bien les impacts positifs dans la communauté, soutient Cynthia Collette, directrice générale du Pôle d’entrepreneuriat collectif de l’Estrie. La mission et les valeurs, au centre de leur modèle d’affaires, les portent à prioriser leurs retombées et guident leurs pratiques. »
Pour favoriser l’émergence de nouvelles solutions ou encore pour soutenir des entreprises structurantes bien établies, les meilleurs partenariats sont ceux qui sont agiles. « Les entreprises à qui nous avons parlé soulèvent l’importance d’une approche de co-construction dans les projets d’affaires, plutôt que les cadres très normés ou strictes, témoigne Mme Collette. C’est dans ce contexte qu’on obtient les projets les plus inspirants. »
Des municipalités engagées
« L’économie sociale est un important vecteur de vitalité des territoires partout en Estrie, mentionne Martine Satre, mairesse de Danville et représentante de la Table des MRC de l’Estrie. Plusieurs entreprises sont des partenaires engagés dans nos milieux, offrant également des services de proximité qui contribuent à l’attractivité et au dynamisme de nos communautés. Avec le contexte socioéconomique changeant, c’est de plus en plus important d’unir les forces et de travailler en collaboration avec ces acteurs. »
Rappelons que la Ville de Sherbrooke et plusieurs partenaires du milieu de l’entrepreneuriat collectif sont activement engagés dans le processus de mise sur pied d’une politique municipale en économie sociale. « Les entreprises collectives sont de solides alliées des municipalités pour répondre à des enjeux de taille, puisqu’elles offrent une grande diversité de services accessibles pour les communautés avec des retombées positives directes sur celles-ci, précise Christelle Lefèvre, présidente de la Commission du développement économique de la Ville de Sherbrooke. C’est pourquoi nous travaillons sur une politique municipale en nous inspirant des municipalités qui en ont déjà adoptée une et que nous espérons que d’autres seront encouragées à emboîter le pas. »
Les panelistes lors de l’événement (rangée du haut: ) Danny Roy, Récupex; Catherine Quirion, CIARC (Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook); Steeve Breton, Défi Polyteck. (rangée du bas : ) Jacinthe Beauregard-Millaire, CURE – Clinique universitaire de réadaptation de l’Estrie; Jean-Philippe Vermette, Foncier solidaire de Brome-Missisquoi et Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale.
Les personnes qui ont pris la parole lors de la période d’allocution : Philippe Cadieux, Directeur du Service de Développement économique de la Ville de Sherbrooke; Cynthia Collette, directrice générale du Pôle d’entrepreneuriat collectif de l’Estrie; Martine Satre, Mairesse de Danville et représentante de la Table des MRC de l’Estrie et Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale.
Crédit photos : Jean-Michel Naud
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